Une nouvelle étude réalisée par TerraChoice révèle que le nombre de produits ayant des prétentions écologiques a augmenté de plus de 73 % en un an. Cette étude montre également que dans 95% des cas ces allégations seraient trompeuses, fausses ou infondées.
L’étude « Péchés de mascarade écologique : édition familiale », conclut également que les grandes surfaces proposent plus de produits « verts » et de produits munis de certifications écologiques légitimes que les petits magasins «verts » de style boutique.
L’étude de 2010 révèle que la mascarade écologique a légèrement diminué depuis 2009, 4,5 % des produits sont maintenant « exempts de péché » alors qu’en 2009 on n’en comptait que 2%. L’étude a également trouvé que 100 % des jouets et 99,2 % des produits pour bébé sont coupables d’une forme ou l’autre de mascarade écologique. En outre, les prétentions concernant l’absence de bisphénol A ont augmenté de 577 % depuis l’étude de 2009. Les prétentions concernant l’absence de phtalates ont augmenté de 2 550 % depuis 2009.
La mascarade écologique est le fait de tromper les consommateurs à propos des pratiques environnementales d’une entreprise ou des avantages environnementaux d’un produit ou service. Rappelons que Terra Choice dans son étude de 2009 avait identifié 7 péchés de mascarade verte :
Les Sept péchés de Mascarade écologique, du plus répandu au plus rare, sont :
1. Le Péché du compromis caché, celui commis lorsqu’une question écologique est soulignée au dépens d’une autre, potentiellement plus sérieuse et plus inquiétante. En d’autres termes, lorsque la commercialisation occulte un compromis entre problèmes écologiques. Par exemple, le papier n’est pas nécessairement préférable, sur le plan écologique, uniquement parce qu’il provient de forêts moissonnées de façon durable.
2. Le Péché d’absence de preuve, celui commis lorsque des prétentions écologiques ne sont pas étayées par des preuves ou des agréments de tierces parties. Les mouchoirs de papier constituent l’un des exemples les plus répandus de produits qui prétendent contenir différentes proportions de contenu post-consommation recyclé, sans en fournir les détails.
3. Le Péché d’imprécision, celui commis lorsqu’une prétention de mise en marché est si vague qu’elle en devient insignifiante. Par exemple, « complètement naturel » constitue un bon exemple de ce péché. L’arsenic, l’uranium, le mercure et le formaldéhyde sont tous naturels, mais ce sont aussi des poisons. Tout ce qui est naturel n’est pas nécessairement « vert ».
4. Le péché de culte des étiquettes mensongères, celui que commettent les spécialistes du marketing lorsqu’ils véhiculent une impression fausse ou une image imitant un agrément de tierce partie pour tromper les consommateurs et les amener à croire qu’un produit a été soumis au processus légitime d’agrément vert. Un papier essuie-tout constitue un bon exemple de ce pêché du fait que son emballage porte une image ressemblant à celle d’un agrément qui déclare ambitieusement que le produit « combat le réchauffement climatique ».
5. Le Péché de non pertinence, celui qui est commis lorsqu’un problème écologique n’ayant pas de rapport avec le produit est souligné. Par exemple, le produit est déclaré « libre de CFC », alors que de toute manière la loi interdit d’utiliser les CFC.
6. Le Péché du moindre de deux maux, celui qui est commis lorsqu’une prétention écologique fait croire aux utilisateurs qu’une catégorie de produits est « verte » alors qu’elle ne présente pas vraiment d’avantages environnementaux. Les cigarettes biologiques en constituent un bon exemple.
7. Le Péché du mensonge, est commis lorsqu’une prétention environnementale est carrément fausse. Les produits qui prétendent à tort se conformer à la norme Energy Star en constituent un bon exemple.
Pour cette troisième édition, l’étude de TerraChoice a été réalisée entre mars et mai 2010, auprès de 34 détaillants au Canada et aux États-Unis et porte sur 5 296 produits présentant des prétentions environnementales.